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INTRODUCTION
La banque remplit une multitude de fonctions, depuis la gestion des moyens de paiement, jusqu’à l’octroi de crédits immobiliers en passant par la proposition de placements. Elle joue le rôle d’intermédiaire entre les agents économiques en mettant en relation les épargnants avec les agents à besoin de financement. Les épargnants déposent leur argent dans une banque en contrepartie du versement d’intérêts. Ensuite, la banque utilise ces fonds pour fournir des capitaux aux entreprises ou aux particuliers ayant besoin de financements.
Ce système profite à l’économie. Il est en effet à l’origine de la monnaie scripturale. Grâce à la création de dettes et à leur gestion, les établissements
bancaires peuvent générer de la monnaie.
Il est important de noter que seules les banques ont le pouvoir de créer de la monnaie, ce qui a un impact crucial sur l’économie d’un pays. La création monétaire permet d’injecter des liquidités dans le circuit économique, favorisant ainsi l’effet multiplicateur du crédit. Les prêts accordés par une banque permettent aux acteurs économiques qui les obtiennent d’acquérir des biens ou des services. Ces bénéficiaires peuvent ensuite déposer leur argent dans une banque, qui a alors la possibilité de fournir de nouveaux crédits à d’autres agents économiques. Grâce au retour de fonds dans le système bancaire, les prêts peuvent se multiplier, ce qui entraîne la création de nouvelles monnaies.
L’État peut aussi faire face à ses obligations en se finançant auprès des banques. Les prêts accordés par ces dernières, qui deviennent des dettes publiques, lui permettent également de combler les déficits budgétaires.
Les banques jouent également un rôle de maintien des taux d’investissement. L’objectif est de maintenir les taux d’emprunt à un niveau assez bas afin d’encourager les investissements.
Ce système est désormais menacé par l’apparition de la cryptomonnaie, dite aussi cryptoactif (nous utiliserons les deux termes indifféremment dans cette note). C’est une monnaie numérique émise de pair à pair, sans nécessité d’autorité centrale (banque centrale) ou de tiers de confiance : le système est dit décentralisé.
Il fonctionne sur le principe de la Blockchain qui est une sorte de grand livre comptable sur lequel est inscrit l’ensemble des transactions entre les individus depuis l’origine et consultable par tous. Elles sont créées par une communauté d’internautes, également appelés mineurs, à partir d’un algorithme qui génère des jetons (« tokens ») qui sont ensuite alloués à chaque mineur en récompense de sa participation au fonctionnement du système.
Selon l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) un cryptoactif n’est pas une monnaie car il ne remplit pas ou que très partiellement les trois
fonctions dévolues à la monnaie :
- Servir d’unité de compte : leur volatilité rend cette fonction impossible ;
- Être un intermédiaire des échanges : leur volatilité rend leur utilisation comme moyen de paiement plus complexe, d’autant qu’ils n’offrent
aucune garantie en cas de fraude ; - Pouvoir être utilisée comme réserve de valeur : leur absence de valeur intrinsèque les empêche de remplir cette fonction, car ils ne s’appuient
sur aucun sous‑jacent réel. Les crytomonnaies sont souvent émises en fonction d’une puissance de calcul informatique, sans considération
des besoins de l’économie et de ses échanges, ce qui ne permet pas de leur attacher une valeur intrinsèque.
D’après l’INC (Institut National de la Consommation) il existe à ce jour plus de 5000 cryptoactifs, mais ce nombre continue de croître. Le Bitcoin conserve la première place (519,3 milliards d’euros), devant l’Ethereum (204,4 milliards d’euros). À eux deux, ils représentent près de deux tiers
de la valeur totale du marché (1,07 T euros en juillet 2023).
CONCURRENCE DES CRYPTOMONNAIES
a. Contexte de l’émergence et de la popularité
L’industrie de la cryptomonnaie a été l’un des marchés à l’expansion la plus rapide, dans un contexte de demande croissante de solutions financières décentralisées, transparentes et sécurisées. La crise financière mondiale de 2008 a entraîné une perte de confiance généralisée dans les institutions financières traditionnelles. Les failles du système bancaire et les pratiques douteuses ont suscité un désir de solutions alternatives, notamment dans le domaine des paiements et des transferts de fonds.
Au fil du temps, les cryptomonnaies ont gagné en popularité en raison de leurs caractéristiques uniques. L’industrie a fait ses débuts avec le lancement de Bitcoin en 2009. Des cryptomonnaies comme cette dernière, l’Ethereum et bien d’autres sont devenues des actifs numériques négociables et ont attiré l’attention des investisseurs, des médias et du grand public. L’adoption s’est accélérée avec l’émergence de plateformes d’échange, de portefeuilles numériques et de diverses applications basées sur la Blockchain.
Initialement conçus comme des instruments d’échange dans le monde numérique, les cryptoactifs ont progressivement pris pied dans l’économie réelle, au travers de services permettant leur achat ou vente contre des monnaies légales, leur conservation, leur utilisation comme instrument d’échange ou encore plus récemment comme instrument de placement et de financement avec l’apparition des Initial Coin Offering (ICO).
La cryptomonnaie est souvent considérée comme un domaine qui manque de réglementation claire et cohérente. La technologie des cryptomonnaies est relativement nouvelle et en constante évolution, les régulateurs et les gouvernements n’ont pas toujours eu le temps de comprendre pleinement cette technologie et ses implications. Par conséquent, il peut y avoir un retard dans la mise en place de réglementations appropriées.
Ce développement rapide, ainsi que les évolutions récentes, appellent aujourd’hui les régulateurs et superviseurs du système financier à s’interroger sur l’évolution d’un cadre réglementaire adapté à l’essor de ces actifs.
c. Avantages et inconvénients des cryptomonnaies
Les avantages
Les cryptomonnaies ont introduit de nouvelles formes de services financiers, telles que les paiements transfrontaliers rapides et peu coûteux, les prêts pair-à-pair et les produits d’investissement décentralisés. Cela a bouleversé les modèles commerciaux traditionnels des institutions financières en offrant des alternatives plus efficaces et accessibles.
- Liberté transactionnelle : l’un des grands avantages de la cryptographie est qu’elle peut être utilisée pour échange de la valeur entre deux parties. Cela peut être fait indépendamment de tout tiers. En utilisant la cryptomonnaie, il devient facile de transférer de l’argent sans aucune implication des banques et autres institutions financières.
- Transactions simples / Accès simplifié : à l’aide d’une application pour smartphone, d’un portefeuille matériel ou d’échange, presque tout le monde peut envoyer et recevoir une variété de cryptomonnaies. Les échanges de devises se font sans effort. Les investisseurs peuvent acheter de la cryptomonnaie en utilisant des devises comme le dollar américain ou l’euro européen. Divers échanges et portefeuilles de cryptomonnaie aident les investisseurs à échanger des cryptomonnaies et à convertir des devises avec des frais de transaction minimaux sur différents portefeuilles.
- Vitesse transactionnelle : délai de règlement court et à faible coût. Les paiements, pour la plupart des cryptoactifs, sont réglés en quelques minutes, et certains en quelques secondes. À l’inverse, les virements bancaires dans les banques peuvent coûter beaucoup plus cher et prendre souvent trois à cinq jours ouvrables pour être réglés. A noter que ces dernières ont mis en œuvre des pratiques telles que les paiements électroniques instantanés afin de réduire le temps pour l’effectuation des opérations.
- Spécialisation : certains cryptoactifs peuvent être conçus spécifiquement pour des projets ou utilisations ciblés, comme par exemple pour des jeux métavers, et peuvent être utilisés pour aider à créer des actifs ou des jetons dans le jeu.
- La possibilité de retours démesurés: le Bitcoin, souvent utilisé à titre d’exemple, a été l’un des actifs les plus performants des 14 dernières années. Lorsqu’il a fait ses débuts en 2009, Bitcoin n’avait essentiellement aucune valeur, mais dans les années qui ont suivi, il a atteint des dizaines de milliers de dollars. Cela représente des millions de points de pourcentage de gains. En comparaison, l’indice S&P 500 des actions rapporte en moyenne environ 8 % par an. Des gains comme ceux-ci figurent parmi les avantages les plus connus de la cryptomonnaie, mais les pertes, en revanche, peuvent elles aussi se compter parmi les inconvénients les plus connus. C’est important à noter, car les prix de la cryptographie ont beaucoup baissé ces derniers temps : par exemple, en septembre 2022, le prix du Bitcoin a chuté de plus de 60 %.
© Article rédigé par votre équipe VNCA.
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